La jalousie : comment cesser de lutter contre ce sentiment et en faire un allié de connaissance de soi.
Qui n’a pas entendu “la jalousie est un vilain défaut” lorsque, enfant, il enviait la part de dessert de son cousin. A l’heure où l’éducation bienveillante et la communication non violente ont redonné leurs lettres de noblesse aux émotions, il est encore fréquent d’être mal à l’aise avec l’envie, de la nier chez soi et vouloir l’éradiquer chez ses enfants.
Il est vrai que la jalousie est mortifère, si on la laisse nous envahir et nous ronger de l’intérieur. Elle peut conduire à la médisance, à la malveillance, et comme Caïn et Abel au crime pour nuire à celui qui est l’objet de notre courroux parce qu’il fait mieux ou reçoit plus. Et si nous changions de prisme ? Au lieu de nous focaliser sur l’autre et ce qu’il a que je n’ai pas, que ce soit succès, amis, argent, promotion professionnelle, ou encore des enfants polis ou plus de followers sur les réseaux sociaux. “Là où est ton trésor, là est ton cœur”, dit le proverbe.
Osons choisir de transformer nos émotions négatives en énergie positive au service de notre croissance psychologique
Et si la jalousie face à ce collègue qui a eu une promotion me parlait de mon besoin de réussite professionnelle, et que j’y mettais toute mon énergie, au lieu de la placer en critiques contre lui ou la hiérarchie ?
Et si mon envie devant cet ami qui est champion de sport me révélait que j’ai besoin de me dépasser, ou de prendre du temps pour moi, ou de reconnaissance ?
Et si ma jalousie devant les facilités intellectuelles de mon voisin me permettait d’enfin prendre soin de mon estime de moi et d’arrêter de me comparer ?
Ce sentiment accepté peut devenir l’occasion de me connaître davantage, en creux, par le manque. Il n’est ni bon ni mauvais, c’est ce que j’en fais qui aura du sens.
Le choix m’est proposé : prendre soin de mes besoins, et mettre mon énergie, même la colère que provoque la jalousie, au service d’une amélioration de ma vie, ou tourner cette vindicte contre l’autre, avec un effet mortifère pour tous.
C’est ainsi que Guillaume, passager d’un avion, se dit un jour “ma place est devant” tant il enviait le pilote. Ce sentiment lui donna la force de changer de profession pour réaliser son rêve. La jalousie peut être la manifestation d’une forme d’admiration, à nous de la faire émerger par un bon questionnement plutôt que de la refouler.
Osons transformer nos vieilles croyances et saisir toutes les occasions de choisir de transformer nos émotions négatives en énergie positive au service de notre croissance psychologique. Adieu Caliméro trop triste, à nous de prendre les rênes de notre vie… et de remercier nos accès de jalousie qui ne mentent pas, mais nous révèlent en vérité nos besoins non satisfaits.