Si rester chez soi est une épreuve, se comparer à ce que vivent les autres risque d’aggraver nos frustrations et notre colère.
Les progrès de la technologie ont permis de garder du lien avec nos familles et nos proches. Les nombreuses occasions de se parler ou de se voir font que nous savons comment vit chacun, mais il s’agit plutôt de l’image que nous nous en faisons, née de nos projections. Trop d’apéros Zoom peuvent nuire à votre santé… psychique !
La bonne mine de la cousine Julie peut paraître insupportable à qui ne sort pas de son appartement, tandis qu’elle-même enviera ceux qui sont entourés de leurs enfants, alors qu’elle se sent bien seule. Certains citadins se sentent plus en danger dans une ville très peuplée, tandis que d’autres, en zone rurale, s’inquiètent d’habiter loin d’un centre hospitalier. Nous savons finalement si peu de choses de la manière dont les autres ressentent cette situation, qui sommes-nous pour les juger ?
Se comparer à la situation de nos proches risque de nous empêcher d’accueillir ce qu’il y a de positif pour nous – de peur d’être blessant pour les autres – ou bien de nous rendre jaloux si nous les croyons plus heureux. Une situation exacerbée sur les réseaux sociaux, où certains n’osent plus mettre de photos de leur jardin à cause de commentaires très critiques sur leur situation de privilégiés. Le bonheur est-il seulement dans le pré ?
Il est important d’oser se 24réjouir
Osez accueillir vos émotions, en vous rappelant que vous êtes une personne unique, et que vous avez toute légitimité pour vivre à votre manière ces semaines de confinement. Oui, il est important d’oser se réjouir des bonheurs qu’il vous apporte, cela ne rendra personne plus malheureux de cultiver pour vous de la gratitude. Oui, il est justifié de nommer votre colère, ou votre sentiment d’injustice, sans vouloir les raisonner sous prétexte que d’autres sont plus malheureux. Cela vous évite peut-être que votre corps mette en maux ce que vous aurez mis en mots. Ou que votre colère ne se reporte en agressivité sur vos enfants. Il n’y a pas de justice dans la manière dont chacun est impacté par ce confinement, c’est un fait sur lequel nous ne pouvons guère agir. Il est toutefois de notre ressort d’éviter de jalouser ceux qui ont fait le choix d’aller en province, ou qui ne sont pas touchés par la maladie ou des décès, car chaque situation est unique.
Et vous, quelles sont les émotions que vous allez vous autoriser à accueillir aujourd’hui ?