Covid : 3 astuces pour décontaminer nos pensées

Si les gestes barrières semblent admis de chacun, une autre contagion nous gagne, celle des informations anxiogènes.

En cette période de confinement, d’abondantes ressources en ligne circulent et se transmettent. Donner trop d’informations, de liens, de conseils, nous renvoie souvent à nos claviers et écrans au risque d’alourdir cette charge mentale que l’on cherche précisément à alléger. Exemple flagrant : la pollution des groupes WhatsApp. Ainsi Julie a quitté son groupe de cuisine inondé de recettes miracles pour éviter la pandémie, tandis que Emile se sent envahi avec les blagues sur le déconfinement de ses amis pêcheurs. Il hésite à quitter le groupe, de peur de perdre des informations importantes et d’offenser ses camarades. Nos conseils :

1/ Rappeler poliment l’objet du groupe, l’écrire si ce n’est déjà fait. Oui, ceci est un groupe de couture, mais pas uniquement de patrons de masques (à remplacer par “de religion, pas de politique”, “de gym, pas de défense du Pr Raoult”, “de copines de yoga, pas sur les gestes barrières”, etc.).

2/ Expliquer que des informations importantes ne seront pas lues, à cause de la masse de messages envoyés qui ne permettent plus de tout voir. Ce serait bête de rater la date de reprise des cours de théâtre… ou le premier apéro non virtuel.

3/ Comme Philippine, créer un groupe dédié au Covid : avec “humour en temps de crise”, elle a canalisé les blagues des membres de sa famille, ce qui se révèle un excellent exutoire pour ceux qui le choisissent. Les autres, qui souhaitent juste se donner des petites nouvelles et garder un lien familial avec les grands-parents, se sentent libérés d’un poids anxiogène.

Parler d’autre chose que du Covid…

Que faire si votre groupe fétiche est amputé de certains membres ? Ceux qui sont partis fâchés ? C’est l’occasion d’avoir une vraie conversation téléphonique, bien plus complète que quelques lignes. Mieux : et si c’était l’occasion de prendre le temps de se voir et de transmettre en mots et avec notre non-verbal à quel point nous tenons à garder un lien, que ce soit par message ou dans la vraie vie ?

Nous avons le pouvoir de contrôler nos pensées, et de prendre soin de notre santé psychique. Accepter de se laisser envahir par cette masse d’informations, ou de construire des digues qui nous mettent en sécurité, est un choix. Et si on se remettait à parler d’autre chose ? L’occasion pour moi, amis lecteurs, de m’engager à ce que cette chronique soit la dernière où il est question du Covid…